Âgé aujourd'hui de 33 ans, j'ai choisi le métier de tailleur de pierre par passion pour le travail de ce matériau, et pour le rapport particulier au temps et à l'Histoire qu'il induit.

J'ai commencé ma pratique dans le cadre d'une association qui restaurait un château médiéval en Seine-et-Marne, proche de là où j'ai grandi en région parisienne. Puis, piqué par le virus, je me suis formé, en commençant par un CAP à l'Association Ouvrière des Compagnons du Devoir, suivi d'un Brevet Professionnel spécialisé dans le dessin et la taille traditionnelle appliqués au Monuments Historiques (au CFA Saint-Lambert de Paris). 

Mais on ne devient pas tailleur de pierre en passant des diplômes, et je suis alors parti sur le Tour de France où chaque région, chaque entreprise, nous fait découvrir une nouvelle pierre, une nouvelle technique, une nouvelle variante locale dans un style architectural. Entre 2017 et 2024, j'ai eu la chance de travailler dans des univers aussi différents qu'une grande entreprise de restauration de monuments historiques, un atelier ultra-contemporain, une marbrerie artisanale, un atelier de cathédrale... Chaque étape du Tour comportant son lot de bonnes et de moins bonnes surprises, mais surtout de rencontres humaines qui nous élèvent.

Fort de cette expérience de vie et de métier, je m'installe aujourd'hui à mon compte, avec la volonté de mettre mon savoir-faire au service de la belle ouvrage. Quels que soient l'époque, le style et la destination, c'est la pierre le dénominateur commun qu'il convient de mettre en valeur par la technique, en n'oubliant jamais que pour les quelques dizaines, peut-être centaines d'heures que nous passons sur une pièce, la nature aura passé quelques dizaines, voire centaines de millions d'années. Et que chaque pierre aura toujours quelque chose à nous apprendre.